Foodlabs - Point de vue sur le marché franco-allemand de l'agritech

Pourquoi avez-vous accepté de participer aux jurys Hectar ?

Je pense qu'il est formidable pour Foodlabs de travailler avec Hectar. Il y a une synergie naturelle entre le programme d'accélération et le fait que nous échangions avec des startups early stage. Nos intérêts se recoupent largement et pour moi, le fait d'être exposé à des entreprises aussi tôt dans leur processus de développement et d'aider les fondateurs à répondre à toutes sortes de questions qu'ils peuvent se poser lors du lancement de leur entreprise est une expérience formidable, en particulier dans le secteur agricole. J'ai moi-même fondé une entreprise, donc j’apprécie de donner et de partager mon expertise avec les startups qui s'inscrivent à l'accélérateur. Je suis toujours heureux d'aider les fondateurs dans leur parcours !

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Quelles sont les tendances en matière d'investissement dans l'agritech en Allemagne ?

C'est une question très délicate ! J'ai lancé ma société de capteurs et de logiciels pour l'optimisation de l'application d'engrais dans l'agriculture en Allemagne et je pense que l’agriculture de précision est toujours une tendance là-bas. Néanmoins, de nouveaux sujets émergent comme les marketplaces et les innovantes en termes d’intrants. Nous cherchons des solutions pour décarboner l'agriculture tout en la rendant plus efficace.

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De plus en plus de gens s'intéressent à l’agritech elle-même, ce qui est formidable. La grande vague de l’agritech est encore à venir !

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Quelles sont, selon vous, les principales différences entre les marchés français et allemand ?

Selon plusieurs études de marché, la France est plus avancée sur l’adoption de solutions agritech. La France est probablement le plus grand marché d'Europe et est très structurée avec des coopératives fortes comme InVivo.

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Nous sommes très optimistes sur le marché et nous envisageons fortement de réaliser d'autres transactions en France, en plus de la société que nous avons déjà dans notre portefeuille.

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Les similitudes résident dans le problème de l'héritage des exploitations, dont beaucoup doivent être reprises dans les prochaines années en raison du départ à la retraite des agriculteurs et de la nécessité d'avoir un repreneur d'entreprise. C'est à peu près la même chose en Allemagne, parce que les agriculteurs vieillissent et qu'il y a un besoin de jeunes générations pour acquérir des exploitations. Il y a donc une évolution naturelle vers des agriculteurs plus jeunes et une nouvelle génération qui pourrait être encore plus ouverte aux solutions innovantes.

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Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur pour pénétrer le marché allemand/européen ?

Vous devez comprendre les problèmes de vos clients. Posez-vous la question suivante : "À quelle difficulté ma solution répond-elle ? ". Je rencontre beaucoup de fondateurs qui développent leur solution et parlent ensuite avec un client pour la première fois, mais ils devraient faire l'inverse. Avant même de développer quoi que ce soit, vous devez avoir une compréhension claire de votre client : quelle est la taille de son exploitation ? Que cultive-t-il ? À quoi ressemble sa semaine de travail ? Votre solution peut-elle bien s’intégrer dans leur travail ? Quel est l'effort de développement que vous devrez consacrer à la solution pour permettre de la passer à l’échelle ?

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Je conseillerais également de rechercher les autres marchés pour lesquels la solution pourrait être pertinente et d'essayer de comprendre les nuances et les différences entre les marchés. Pouvez-vous le vendre uniquement en France ? En Europe ? Est-ce que vous souhaitez lancer un acteur mondial de l'agrotechnologie ou plutôt un champion local ? Je pense qu'il est toujours possible de créer une entreprise ayant un impact mondial, mais vous devez également vous réinventer pour chaque région dans laquelle vous vous trouvez : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie… Réfléchissez à la manière dont votre produit doit être différent pour s'adapter à chaque région.

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Après avoir créé votre startup, comment êtes-vous passé du statut d'entrepreneur à celui d'investisseur ?

Il m'a été très utile de fonder moi-même une entreprise avant de devenir VC. Le succès ou l'échec de l'entreprise n'a pas d'importance, il s'agit plutôt de se mettre dans la peau d'un entrepreneur et de lancer quelque chose à partir de rien. Lorsque vous êtes du côté de l'investisseur, vous avez un niveau de compréhension différent si vous avez vous-même emprunté cette voie auparavant. Cela m'aide beaucoup dans mes communications avec les fondateurs, car je sais exactement dans quelle situation ils se trouvent, avec la collecte de fonds et le stress qui en découle. Mon expérience dans la création d’entreprise m'aide à comprendre où en est la startup, et me permet de mieux appréhender le réalisme de leurs prévisions en termes de coûts, de délais d'embauche ou d'atteinte de certaines étapes... C'est quelque chose qu'il est difficile d'apprendre dans un livre !

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Beaucoup de fondateurs apprécient de parler à des personnes du côté de l'investissement qui ont déjà fondé leur propre entreprise. Cela me donne de la crédibilité et place la conversation à un niveau différent. La plupart du temps, j'essaie d'aider les personnes à qui je parle, même si nous ne finissons pas par investir, mais je pense que notre thèse ici est d'apporter de la valeur avec nos connaissances, nos apprentissages, même s'il s'agit simplement d'un feedback. Nous avons besoin des fondateurs autant que les fondateurs ont besoin de nous ! Il est important de rester humble par rapport à ce que nous faisons et d'apprécier les deux côtés.

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