Bérénice Giot : « J’ai toujours voulu travailler en milieu rural avec les animaux »
Éleveuse à la ferme des Godets chez Hectar, Bérénice nous parle de son quotidien avec quelque 80 belles ruminantes !
Ingénieur agronome de 35 ans, Nicolas Buisson est passé par la finance avant de retrouver le monde agricole. Une première carrière qui a servi son installation dans le Finistère pour faire du maraîchage bio : business plan et études de marché font partie du bagage d’un bon entrepreneur agricole. Il met sa double expérience au service de la formation Hectar Tremplin.
Dans le cadre de la formation Hectar Tremplin, vous avez été mentor de quatre projets d’entrepreneuriat agricole. Qu’avez-vous observé ?
L’agriculture manque de démarches innovantes en matière économique. Avec Hectar Tremplin, c’est d’abord l’approche de personnalisation des porteurs de projets que j’ai trouvée intéressante : ce sont des gens, des lieux, des régions, des pratiques… Avec une vision essentielle : montrer qu’il est possible de sortir un salaire décent en agriculture. Et donner ainsi l’exemple à d’autres qu’ils peuvent entreprendre et s’installer. Les échanges avec les porteurs de projets sont très riches mais ils ont souvent besoin d’être challengés sur la rentabilité de leur modèle.
Quelles sont les pièges à éviter quand on entreprend un projet agricole ?
D’abord il faut mettre les pieds dans une ferme avant de se lancer, rencontrer des agriculteurs dans l’activité et la région envisagées. Vérifier également que le projet est en adéquation avec son style de vie. L’agriculture de demain doit s’adapter aux aspirations des gens et se pratiquer à échelle humaine, attention donc au dimensionnement de son projet : une exploitation importante est moins facile à maîtriser, cela signifie souvent embaucher et donc partir sur un business plan différent. L’alternative peut être de s’intégrer dans un projet collaboratif, comme je l’ai fait. Cela permet d’échanger au quotidien. Et puis on propose des ventes à la ferme en commun, c’est attractif pour les clients.
Quels seraient vos conseils pour élaborer un projet économiquement viable ?
Les porteurs de projets doivent mieux prendre en compte la dimension commerciale de leur future activité. Comment et où vendre ma production ? Parce qu’il faudra faire du packaging, démarcher un client, négocier avec un supermarché, avoir des compétences de gestion… Dans « entrepreneur agricole », il y a agriculteur et entrepreneur, avec l’agilité nécessaire. Celle-ci peut s’apprendre, la formation Hectar Tremplin fait passer ce message.
Crédit photo : Benoît Drouet